Publié en mai 2011
Mis à jour en décembre 2014
Dans cette section, vous verrez :
les notions de base et principes de l'évaluation des risques
les méthodes d'identification des dangers et d'analyse des risques
l'importance de la communication en gestion des risques et des crises
Les ingénieurs se retrouvent généralement au centre des développements technologiques et des applications de la science. Ils contribuent d’une façon significative à satisfaire les besoins de la population et à améliorer la qualité de vie.
Malheureusement, certaines de leurs réalisations ont résulté en des accidents et parfois en des sinistres ou catastrophes ayant eu un impact sur la santé et la sécurité ainsi que sur l’environnement et les actifs. Il suffit de mentionner quelques noms pour évoquer des accidents mémorables et déplorables : Tchernobyl, Three Miles Island, Columbia, Challenger, Bhopal, l’usine AZF de Toulouse, etc. Plus près de chez nous, l’effondrement des viaducs du Souvenir et de la Concorde, les inondations du Saguenay, le déraillement de Lac-Mégantic, l’explosion de l’usine de Neptune à Sherbrooke et l’interruption prolongée d’électricité due à la tempête de verglas sont des événements qui ont marqué notre histoire et modulé notre façon de gérer nos risques.
Les ingénieurs ne sont pas tous associés à la conception de projets grandioses à la fine pointe de la technologie. Certains œuvrent dans des domaines plus matures, souvent comme spécialistes techniques ou encore à titre de gestionnaires. Pourtant, toutes les phases de réalisation des activités professionnelles d’un ingénieur revêtent un potentiel d’accident : de l’étude de faisabilité à la mise au rebut en passant par la conception et le développement, la fabrication, l’installation et la mise en œuvre, l’exploitation et le soutien.
Plusieurs facteurs contribuent à la nécessité d’une gestion plus rigoureuse des risques. En voici quelques-uns :
Le volume et la rapidité de développement de nouvelles technologies qui laissent peu de place à une introduction prudente. Cette carence est accentuée par la pression créée par la concurrence mondiale, par l’appétit insatiable des actionnaires pour des résultats à court terme (« shareholders value »), par une charge de travail accrue, par l’augmentation des responsabilités du personnel résultant de l’affaissement et du rétrécissement de la pyramide organisationnelle et par la rapidité des communications.
La nature même des nouvelles technologies qui requièrent souvent des méthodes sophistiquées de contrôle (ex. : l’énergie nucléaire) ou possèdent des propriétés plus dangereuses (ex. : les nouveaux composés chimiques hautement toxiques).
Le gigantisme des installations (ex. : les « super tankers ») et la concentration de population (ex. : Toronto) qui contribuent à accentuer la gravité des conséquences d’un accident et à rendre les interventions plus complexes.
Une population mieux nantie, instruite et informée qui demande de plus en plus de contrôle sur les risques qu’on lui impose. Celle-ci est maintenant prête à troquer la création de nouveaux emplois pour la qualité de vie et la sécurité.
Les législateurs qui répondent aux désirs de la population en multipliant les lois et règlements visant à normaliser les mesures de gestion des risques, et ce, dans un nombre croissant de domaines.
L’évolution des techniques de gestion des risques qui n’ont pas nécessairement fait l’objet d’ajustements dans les programmes de formation des professionnels, ni dans l’évolution de la culture des entreprises.
Les contraintes budgétaires et temporelles qui amènent les décideurs à choisir des solutions de compromis douteuses.
© Ordre des ingénieurs du Québec