Publié en mai 2011
Dernière modification en septembre 2024
Description de l'AMDECUne analyse de modes de défaillance, de leurs effets combinés et de leur criticité (AMDEC) produit une liste des modes de défaillance de l’équipement et de leurs effets sur un système. Le mode de défaillance décrit comment l’équipement se brise (ouvert, fermé, on, off, fuites, etc.). La conséquence du mode de bris est déterminée par la réponse du système au bris de l’équipement. Une AMDEC identifie les modes singuliers de bris qui causent ou contribuent de façon significative à un accident. Les erreurs humaines ne sont pas habituellement examinées directement lors d’une AMDEC; cependant les effets d’une mauvaise opération à la suite d'une erreur humaine sont habituellement répertoriés par un mode de bris de l’équipement. Une AMDEC n’est pas un mode d’analyse efficace pour identifier les combinaisons de bris de plusieurs équipements qui pourraient conduire à un événement dangereux. Objectifs de l'AMDECLe but d’une AMDEC est d’identifier les effets des modes de bris d’équipement, de système ou d’usine. Cette analyse produit généralement des recommandations qui conduisent à une amélioration de la fiabilité de l’équipement. L’AMDEC joue un rôle essentiel dans un programme d’assurance fiabilité. Cette méthode peut s’appliquer à un large éventail de problèmes survenant dans les systèmes techniques. Elle peut être plus ou moins approfondies ou modifiées en fonction du but à atteindre. Cette analyse, qui est peu utilisée pendant les phases d’étude, de planification et de définition, est largement employée au cours de la conception et de la mise en œuvre. Il faut, toutefois, rappeler que l’AMDEC n’est qu’une étape du programme de fiabilité et de maintenabilité qui requiert d’effectuer de multiples tâches dans des domaines variés. L’AMDEC est une méthode inductive qui permet de réaliser une analyse qualitative de la fiabilité d’un système depuis un niveau bas jusqu’à un niveau élevé. Application de l'AMDECL’AMDEC sert, entre autres fins, à :
L’AMDEC est une méthode essentiellement adaptée à l’étude des défaillances des matériaux et des équipements. Elle s’applique à des systèmes de divers types (électriques, mécaniques, hydrauliques, etc.), ou à des systèmes alliant plusieurs types. L’AMDEC peut également être utilisée pour les études de logiciels et les études de l’action humaine. Voici quelques exemples d’objectifs des applications de l’AMDEC :
Principe de l'AMDECNotionsL’AMDEC repose sur :
Définition de la structure fonctionnelle du systèmeL’analyse commence par le choix du niveau approprié le plus bas (habituellement une pièce, un circuit, un module) pour lequel un volume d’information suffisant est disponible. Un tableau des divers modes de défaillance de chaque élément se trouvant à ce niveau est dressé. L’effet de la défaillance des éléments pris individuellement, et à tour de rôle, est alors considéré comme un mode de défaillance dont l’impact au niveau suivant sera étudié. Sont ensuite dégagés, par itérations successives, les effets des défaillances à tous les niveaux fonctionnels nécessaires jusqu’au niveau du système ou le niveau le plus élevé compte tenu des modes de défaillance spécifiques. Il convient donc de déterminer le niveau de décomposition à partir duquel l’analyse doit être effectuée. Ressources requisesIl est nécessaire de connaître les informations suivantes sur la structure du système :
Les informations relatives aux fonctions, caractéristiques, rôles et performances doivent être connues à tous les niveaux considérés jusqu’au niveau le plus élevé. On doit préciser les différents modes de fonctionnement du système, les variations de configuration ou de Il est également nécessaire de connaître :
Il est nécessaire d’obtenir des informations complémentaires sur :
Environnement du systèmeIl est nécessaire de préciser l’environnement du système, incluant les conditions ambiantes et celles qui sont créées par d’autres systèmes. Il est également nécessaire de délimiter le système, c’est-à-dire de définir ses relations et ses dépendances ou interconnexions avec d’autres systèmes, comme des systèmes auxiliaires et des interfaces avec les opérateurs. Dans quelques cas, l’AMDEC conduit à des décisions concernant les effets, la criticité et les probabilités conditionnelles qui nécessitent l’identification de certains éléments du logiciel, leur nature, leur séquence et leur synchronisation. Représentation de la structure du systèmeIl est possible d’utiliser des représentations symboliques de la structure et du fonctionnement du système, notamment des diagrammes. Les diagrammes généralement utilisés sont les diagrammes fonctionnels qui Modes de défaillanceOn définit un mode de défaillance comme l’effet par lequel une défaillance est observée sur un élément du système. L’importance du recensement complet de tous les modes de défaillance possibles ou potentiels de tous les éléments d’un système est primordiale, car l’AMDEC est essentiellement fondée sur cette liste. Les constructeurs de composantes ou d’équipements devraient être associés à la détermination des modes de défaillance des produits qu’ils fabriquent. Le recensement est guidé par les différentes considérations suivantes : Si la composante est nouvelle, il est possible de se fier à des composantes dont les fonctions et la structure se rapprochent le plus de cette dernière, ou aux essais déjà effectués.
Deux classifications communes des modes de défaillance sont :
Défaillance de mode commun (de cause commune) DMCUne analyse de fiabilité ne peut pas se limiter aux défaillances aléatoires et indépendantes. Certaines défaillances dites « de mode commun » (DMC) ou « de cause commune » peuvent se produire. Dans ce cas, la dégradation des possibilités ou la défaillance du système est due à des pannes reliées à une même cause (erreur de conception, erreur humaine, etc.) et survenant simultanément dans diverses composantes dudit système. Une défaillance de mode commun résulte d’un événement qui, en raison des dépendances, provoque simultanément des états de panne sur plusieurs composantes (en éliminant les défaillances secondaires résultant des effets d’une défaillance primaire). Les défaillances de mode commun peuvent être analysées de manière qualitative avec l’AMDEC. Comme celle-ci consiste à examiner successivement chaque mode de défaillance et ses causes et à organiser tous les essais périodiques et toutes les opérations d’entretien préventif nécessaire, etc., toutes les causes possibles d’une défaillance de mode commun peuvent être passées en revue. Ces causes de défaillance de mode commun appartiennent à cinq catégories principales :
Une liste définie d’après ces catégories permet de définir précisément toutes les causes possibles de défaillance de mode commun. Facteurs humainsLorsqu’on conçoit certains systèmes, il est essentiel de prévoir l’occurrence d’erreurs humaines, en prévoyant par exemple des enclenchements mécaniques sur la signalisation ferroviaire, des mots de passe permettant l’usage des ordinateurs ou l’accès aux données. Erreurs de logicielTout mauvais fonctionnement résultant d’erreurs ou de lacunes au niveau du logiciel aura des effets dont la criticité dépendra de la conception – matériel et logiciel – du système. Prévoir ces erreurs ou lacunes et analyser leurs effets n’est possible que dans une certaine mesure. Toutefois, il est possible d’évaluer l’effet d’éventuelles erreurs au niveau du logiciel sur le matériel concerné. Notion de criticitéL’attention qu’il convient d’accorder à une défaillance donnée dépend, de toute évidence, de sa probabilité d’apparition, de la capacité de la détecter et de la gravité de ses conséquences. La combinaison de ces trois facteurs permet d’établir un niveau prioritaire du risque (NPR) qui permet de classer les risques en ordre décroissant de criticité ou d’importance. Il n’existe pas de critère général de criticité applicable à un système, car cette notion est essentiellement liée au concept de gravité des conséquences et à leur probabilité d’apparition. La notion de gravité elle-même peut être définie de multiples façons, suivant que l’objectif recherché est d’assurer la sécurité des personnes, d’éviter les dommages ou les pertes indirectes, ou de garantir la disponibilité du service.
Il convient, pour définir la criticité, d’établir une échelle de valeurs permettant d’apprécier la gravité des conséquences en fonction des critères retenus. L’encart 3.1 donne un exemple de classification à 10 niveaux. Le choix du nombre de degrés est assez arbitraire. Dans l’exemple cité, le nombre de degrés est fixé en combinant quelques critères jugés pertinents, qui sont :
Les informations suivantes sont nécessaires pour exécuter une AMDEC : schéma de principe, P&ID, liste des équipements incluant leurs fonctions, leurs modes de bris ainsi que la réponse de l’installation à un mode de bris. Une AMDEC peut être faite par un analyste, mais les résultats doivent être revus par d’autres personnes pour assurer qu’ils sont complets. Tous les analystes devraient être familiers avec les fonctions de l’équipement et les modes de bris. Le temps nécessaire pour réaliser l’étude est proportionnel à la complexité de l’équipement. Le tableau
Estimation du temps requis pour effectuer une AMDEC RessourcesLIENS ET RÉFÉRENCES EXTERNES
|
|
© Ordre des ingénieurs du Québec
Avertissement : Le Guide de pratique professionnelle constitue un outil de référence et d’accompagnement des ingénieurs au Québec. Il est une source d’information générale et ne constitue aucunement une opinion, un avis ou conseil juridique. Son contenu ne doit pas être interprété pour tenter de répondre à une situation juridique particulière.