Publié en janvier 2014
Dernière modification en novembre 2023
Le contrat de service est couvert par les dispositions du Code civil du Québec. Celui-ci définit le contrat de service comme étant « […] celui par lequel une personne, selon le cas l'entrepreneur ou le prestataire de services (l'ingénieur.e), s'engage envers une autre personne (le client), à réaliser un ouvrage matériel ou intellectuel ou à fournir un service moyennant un prix que le client s'engage à lui payer ». Ce type de contrat diffère du contrat de travail, notamment en ce que, contrairement à l'employé qui est subordonné à l'employeur et assujetti à son contrôle, le prestataire de services a le libre choix des moyens d'exécution du contrat et n’est nullement subordonné à son client quant à son exécution. En ce sens, le prestataire de service peut, entre autres, refuser que le client se mêle de l'exécution du contrat. Les éléments essentiels d'un contrat de service
L’ingénieur.e a le devoir d’informer son client de l’ampleur et des modalités du mandat que ce dernier lui a confié, de lui fournir les explications nécessaires à la compréhension et à l’appréciation des services à rendre et d’obtenir son accord à ce sujet. La liste non exhaustive présentée dans le tableau suivant énonce les éléments de base d’un contrat de service clair, utile et conforme aux règles déontologiques.
Contrat à forfaitLorsque le contrat est à forfait, toute augmentation du prix doit être justifiée auprès du client. Ce dernier ne sera tenu de payer cette augmentation que dans la mesure où elle résulte de travaux, de services ou de dépenses qui n'étaient pas prévisibles au moment de l'approbation du contrat. Ceci étant, il demeure possible pour l’ingénieur.e et son client de renégocier l'ensemble du contenu d'un contrat, les livrables autant que le prix. Contrat à long termeUn contrat de service à long terme avec un client peut présenter des défis touchant les règles de prescription et les obligations en cas de changements aux codes et aux normes. Cela peut engendrer un risque disproportionné par rapport aux honoraires négociés. Le contrat de service à long terme doit être suffisamment détaillé pour permettre un ajustement quant à la nature des services et des honoraires en cas de changement de circonstances et pour éviter un risque disproportionné par rapport aux honoraires négociés. Droit de résiliationLe client peut résilier le contrat de service unilatéralement, sans avoir à motiver sa décision, même si son exécution est amorcée. Lorsqu’il résilie le contrat, le client est toutefois tenu de payer à l'ingénieur.e prestataire de services, en proportion du prix convenu, les frais et dépenses actuels, la valeur des travaux exécutés avant la fin du contrat ou avant la notification de la résiliation (art 2129 CcQ). L'ingénieur.e ne peut résilier unilatéralement le contrat, sauf pour un motif sérieux. S’il ou elle résilie le contrat malgré l’existence d’un motif sérieux, il ou elle peut tout de même être tenu de dédommager le client. En cas de résiliation, l’ingénieur.e doit par ailleurs faire tout ce qui est immédiatement nécessaire pour prévenir une perte. Dans l'un ou l'autre cas de résiliation, le client doit payer à l'ingénieur.e prestataire de services, en proportion du prix convenu, les frais et les dépenses engagés et la valeur des travaux exécutés avant la fin du contrat ou avant la notification de sa résiliation. L'ingénieur.e est tenu.e de remettre au client la portion des avances reçues qui dépasse ce qu'il ou elle a gagné. Formulaire contractuel préparé par le clientTout formulaire ou contrat type préparé par un client devrait être examiné de très près afin de déterminer s’il inclut une définition acceptable des conditions d’affaires et la portée des travaux. Bon de commandeLa plupart des bons de commande sont destinés à l’achat de produits. Ils englobent des clauses relatives à la responsabilité des produits ou aux garanties et s’avèrent mal adaptés aux services professionnels. De plus, on y identifie rarement de façon adéquate l’étendue des services requis. En cas d’utilisation d’un bon de commande pour des services professionnels, plutôt que les dispositions relatives à la responsabilité des produits et aux garanties qu’il renferme habituellement, celui-ci devrait contenir les clauses d’un contrat de service professionnel négociées avec votre client. Convention d’indemnisationEn vertu d’une telle convention, le client pourrait demander à une firme d’ingénierie d’accepter de l’indemniser, de le défendre et de l’exonérer de toute responsabilité relativement à toutes réclamations, demandes, dommages-intérêts, poursuites, sinistres et dépenses encourues. Mais attention, ce ne sont pas toutes les demandes présentées à l’encontre de la firme d’ingénierie, sans égard à leur nature, qui peuvent être couvertes par la police d’assurance responsabilité professionnelle. En effet, il faut savoir que la couverture se limite à la responsabilité légale de l’assuré découlant d’une erreur, d’une omission ou d’un acte de négligence commis dans le cadre de la prestation des services professionnels. Avant d’intégrer de telles clauses à un contrat, une firme d’ingénierie devrait toujours obtenir des conseils individualisés auprès d’un conseiller juridique pratiquant dans la juridiction visée. Obligations du prestataire de servicesL’ingénieur.e prestataire de services peut, en principe, s'adjoindre les services d’employé.e.s, de sous-traitants ou d’associé.e.s pour exécuter un contrat tout en conservant la direction et la responsabilité de sa réalisation. Cependant, l’ingénieur.e ne peut avoir recours à des experts sans avoir au préalable reçu l'autorisation de son client (art 3.01.02 Cdi). Obligation de renseignementAvant la conclusion du contrat de service, l’ingénieur.e est tenu de fournir à son client, dans la mesure où les circonstances le permettent, toute l'information utile relative à la nature des services professionnels pour lesquels il ou elle s'engage à effectuer ainsi qu'aux biens et au temps nécessaires à cette fin (art 2102 CcQ). Cette obligation, qui est aussi évoquée dans le Code de déontologie (art 3.02.03), ne vise que le prestataire de services et non son client. Elle est limitée dans le temps et quant à son objet. Cette obligation doit être tempérée suivant les circonstances et être comprise en fonction de la nature du contrat, de l'urgence de la situation et des connaissances ou de l'expertise du client. Cette obligation de renseigner est « d'ordre public », et l'ingénieur.e ne peut donc s'y soustraire. Tout manquement à cette obligation pourrait rendre nul le contrat ou conduire à l'octroi de dommages-intérêts. Obligation de conseilL'ensemble des renseignements obtenus et l’évaluation des options envisageables en vue d'en arriver à une décision optimale selon les circonstances doit être présenté objectivement au client. Cette obligation est aussi consacrée par le Code de déontologie des ingénieurs (art 3.02.04). Prudence et diligenceIl faut agir au mieux des intérêts du client, avec prudence et diligence, et conformément aux usages et aux règles de l’art. De plus, il faut s'assurer que l'ouvrage réalisé ou le service fourni est conforme au contrat. Enfin, les biens nécessaires à l'exécution du contrat doivent être fournis par le prestataire de services, à moins que le contrat ne prévoie qu'il ne fournirait que leur travail. RessourcesLIENS ET RÉFÉRENCES DE L'ORDRE
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