Publié en mai 2011

Dernière modification en septembre 2024

IMPORTANCE DE LA GESTION DES RISQUES

Toutes les décisions que l’on prend au cours de sa vie et toutes les actions que l’on entreprend comportent une part de risque. Conduire un véhicule, pratiquer un sport, se lancer en affaires, voyager, acheter une propriété : le risque peut avoir différentes natures et prendre différentes formes, mais il est omniprésent, que l’on en ait conscience ou non.

Nous sommes continuellement soumis à toute sorte de dangers et malgré toutes les précautions que l’on peut prendre, des événements imprévisibles peuvent survenir. Le risque zéro n’existe pas.

Aussi, à moins d’exercer une excellente gestion des risques, aucune organisation n’est à l’abri de problèmes sérieux.

Plusieurs degré de sévérité

Les déficiences peuvent se traduire de différentes manières, impliquant un degré de sévérité variable.

  • les incidents : c’est-à-dire les événements n’occasionnant pas de blessures ou de dommages, mais qui auraient pu entraîner de graves conséquences. Par exemple : une décharge électrique, la rupture d’un câble causant la chute d’un chargement dans une voie de circulation, une personne qui trébuche sur un obstacle sans se blesser (« un passé proche »), un moteur qui fait des étincelles dans un lieu où la présence de gaz inflammables est possible.
  • les accidents : c’est-à-dire les événements occasionnant des blessures ou des dommages mineurs ou assez importants pour notamment interrompre les opérations. Par exemple : un incendie affectant momentanément la chaîne de production, l’écoulement d’une substance toxique dans un cours d’eau, un poignet fracturé à la suite d'une chute
  • les accidents graves : c’est-à-dire les événements occasionnant des blessures ou des dommages importants ou ayant des conséquences mortelles ou irréversibles. Par exemple : l’effondrement d’un ouvrage en construction, des brûlures causées par la fuite d’un produit chimique, la chute mortelle d’un travailleur
  • les désastres : heureusement plus rares, ces événements dramatiques ont des conséquences qui dépassent souvent l’échelle de l’entreprise. Par exemple : explosion entraînant des décès, incendie, fuite majeure d’une substance toxique, fuite de laboratoire, etc.

Alors, quel niveau d’incident est acceptable et quel niveau ne l’est pas? Est-ce possible d’accepter les incidents mineurs sans accepter les événements majeurs? Les événements majeurs sont bien moins fréquents que les incidents. La probabilité qu’un événement majeur arrive est effectivement généralement moins grande, mais cela signifie-t-il qu’un désastre pourrait survenir demain, la semaine prochaine, l’an prochain ou ne se produira-t-il jamais? Impossible de le savoir.

Plusieurs facteurs contribuant aux risques

L’analyse d’un certain nombre d’événements permet de tirer des leçons sur leurs causes fondamentales et leur prévisibilité.

Pourtant, si les causes fondamentales d’événements – petits et grands – sont prévisibles, leurs conséquences sont, quant à elles, plus difficiles à prévoir. Effectivement, tout événement qui entraîne des pertes (blessures ou dommages) est le produit de plusieurs facteurs contributifs qui sont bien souvent variables.

Prenons un exemple simple : un chauffeur conduit trop vite, freine brusquement à un coin de rue et son véhicule dérape dans le milieu de la chaussée. Quelles sont les conséquences potentielles?

  • Il peut ne rien se produire : la voie opposée est libre et le chauffeur réussit à ramener le véhicule du bon côté de la rue sans qu’un accident survienne, sans subir de blessure ou causer de dommage au véhicule. 
  • Ou il se peut qu’un camion-citerne circule dans la voie opposée et que le chauffeur de la voiture soit tué et blesse des passants.

Toute une gamme de conséquences peut être imaginée entre ces deux extrêmes. Les conséquences sont imprévisibles, car elles dépendent des circonstances au moment de l’événement : les « facteurs contributifs », notamment :

  • la vitesse du véhicule
  • les conditions de la route
  • le degré de la courbe
  • les réflexes du chauffeur
  • la présence ou l’absence d’obstacles le long de la route ou de véhicules dans la voie opposée, etc.

Cette liste n’est pas exhaustive. Certains facteurs contributifs font partie des conditions (les condition et le degrè de la route et la présence d'obstable) et d’autres reposent sur des actions (la vitesse, les réflexes). Tous, sauf la courbe de la route, sont des variables. Il y a donc plusieurs combinaisons de ces circonstances dont seulement quelques-unes résulteront en des conséquences sérieuses.


 

Si les conséquences sérieuses sont inacceptables, comment les éviter? Voici deux façons de le faire :

  • en acceptant les facteurs contributifs (et l’incident qui pourrait en résulter) et en prenant des dispositions pour en minimiser les conséquences
  • en éliminant suffisamment de facteurs contributifs pour éviter que l’accident ne se produise

Minimiser les conséquences n’est peut-être pas toujours réalisable et peut s’avérer coûteux. Dans le pire cas de l’exemple précédent, pour éviter les blessures sérieuses, la conception d’un véhicule à l’épreuve des dommages serait nécessaire, mais serait déraisonnablement dispendieux.

Influencer les facteurs contributifs soulève une autre question. Quels facteurs contributifs sont contrôlables et lesquels ne le sont pas? Dans l’exemple précédent, il y a deux facteurs contrôlables – la vitesse de la voiture et la réaction du chauffeur – les deux sont reliés au comportement du chauffeur. L’amélioration du comportement (par exemple, par la formation en conduite prudente, par les lois contrôlant l’usage de l’alcool au volant et par la bonne construction des routes) diminue d’une façon significative les risques d’accident pour des dépenses assez faibles.

Pour briser la chaîne d’événements qui conduit à la catastrophe, il faut agir sur plusieurs fronts:

  • principalement par la PRÉVENTION (incluant la neutralisation de la cause fondamentale)
  • l’INTERVENTION pour réduire les dommages en cas d’accident, deux des principaux composants d’un système de gestion des risques. Voir La gestion et le traitement des risques .

Les conséquences dans le temps du dérapage décrit dans l'exemple précédent pourraient être illustrées à la manière du graphique présenté ci-contre.

Ce graphique montre que plus le nombre de facteurs contributifs survenant au même moment est important, plus la gravité de l’accident pouvant se produire est élevée.

Prédire la fréquence à laquelle un événement pourrait se produire s’avère parfois difficile.

Toutefois, si des données basées sur l’expérience ou des incidents qui se sont produits dans le passé existent, cette fréquence peut être estimée.

Ressources

Une partie du contenu de la section Gestion des risques est tirée du cours « Gestion des risques pour ingénieurs et autres professionnels » de l'Université de Sherbrooke.

LIENS ET RÉFÉRENCES EXTERNES 



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Avertissement : Le Guide de pratique professionnelle constitue un outil de référence et d’accompagnement des ingénieurs au Québec. Il est une source d’information générale et ne constitue aucunement une opinion, un avis ou conseil juridique. Son contenu ne doit pas être interprété pour tenter de répondre à une situation juridique particulière.