Publié en mai 2011
Dernière modification en mars 2023
Histoire et définitionLa conscience de l’impact de l’être humain sur l’environnement est assez ancienne, mais c’est au XXe siècle que la science de l’écologie se développe d’une manière plus systématique. À partir des années 1960 et 1970, les scientifiques s’interrogent de plus en plus sérieusement sur la capacité des ressources de la Terre à soutenir à long terme notre mode de vie selon le principal modèle de développement que l’on connaît depuis la deuxième révolution industrielle. L’environnement devient peu à peu un enjeu majeur. L’expression « développement durable » apparaît pour la première fois en 1980 dans une publication de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Une définition en est donnée en 1987, dans le rapport Notre avenir à tous, communément appelé le « Rapport Bruntland », publié à la suite des travaux de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’ONU (Organisation des Nations unies). L’Assemblée nationale du Québec s’en inspire lorsqu’elle adopte, en 2006, la Loi sur le développement durable:
Depuis 1972, l’ONU rassemble les chefs d’État tous les vingt ans autour d’un sommet de la Terre dans le but de déterminer les actions à mettre en place pour stimuler le développement durable au niveau international. Ces rencontres démontrent à quel point la question environnementale est devenue une préoccupation mondiale importante. En 2015, les états membres de l’ONU adoptent un programme de développement durable qui comprend 17 objectifs à atteindre d’ici 2030. Ces objectifs visent, entre autres, à protéger la planète de nos actions, à éradiquer la faim dans le monde et à garantir la prospérité pour toutes les populations. Le développement durable constitue donc une réponse face à la crise écologique et climatique où la lutte contre les inégalités sociales est à la fois un objectif et un moyen de préserver l’environnement et les ressources pour les générations futures. Tous les domaines et tous les acteurs du génie sont concernés par sa mise en application. Les 3 piliers du développement durable
Le pilier environnementalPrendre en compte la dimension environnementale d’un projet consiste à s’efforcer de « maintenir l’intégrité de l’environnement pour assurer la santé et la sécurité des communautés humaines et préserver les écosystèmes qui entretiennent la vie » .
Au Québec, 7 des 16 principes de la Loi sur le développement durable décrivent et orientent de façon explicite les aspects environnementaux à considérer dans le cadre d’un projet. Voici ces principes:
La protection de l’environnement et les principes de prévention et de précaution pour la préservation de la biodiversité et des écosystèmes sont des aspects essentiels à prendre en considération lors de l’exécution des projets. Pour chaque projet, intégrer la démarche de développement durable requiert donc de:
Le pilier socialLa dimension sociale du développement durable vise à « assurer l’équité sociale pour permettre le plein épanouissement de toutes les femmes et de tous les hommes, l’essor des communautés et le respect de la diversité. ».
Au Québec, 5 des 16 principes de la Loi sur le développement durable concernent les enjeux sociaux:
Les aspects relatifs à la santé et à la sécurité des personnes sont bien ancrés dans les obligations déontologiques de l’ingénieur.e, mais les enjeux relevant de l’équité et de la solidarité sociales doivent également être pris en compte. Il faut non seulement se préoccuper des répercussions que le projet peut avoir sur les parties prenantes, mais aussi de ce que ces dernières peuvent apporter au projet. Les parties prenantes sont l’ensemble des personnes concernées par un projet, de façon directe ou indirecte, à court ou à long terme. Cela inclut notamment le personnel, la clientèle, les usagers, la communauté locale, mais aussi les fournisseurs et tout autre acteur de l’industrie, ainsi que les instances gouvernementales, la société civile et les médias. Pour chaque projet, il peut notamment s’agir de s’enquérir:
La création d’équipements ou d’infrastructures conditionnant le cadre de vie doit tenir compte des facteurs culturels et favoriser, entre autres:
Les décisions doivent être prises de manière éthique. Des mécanismes de consultation de la population, de partage et d’échange d’information avec le public doivent être mis en place. En développement durable, la mobilisation et l’engagement du public et des communautés permettent souvent l’acceptation sociale d’un projet. Le pilier économiqueLe pilier économique se rapporte à la recherche de « l’efficience économique pour créer une économie innovante et prospère, écologiquement et socialement responsable ».
Au Québec, 4 des 16 principes de la Loi sur le développement durable concernent l’aspect économique:
Se soucier de l’aspect économique d’un projet est naturel et ancré dans la pratique du génie. Toutefois, dans une perspective de développement durable, cela prend une signification plus large. Ainsi, pour chaque projet, l’ingénieur.e doit aborder la question de l’efficience en prenant en considération les 3 aspects suivants:
Bien que les décisions économiques ne relèvent pas uniquement des ingénieur.e.s, leur capacité à influencer positivement le processus décisionnel des différents niveaux de gouvernance s’avère essentielle pour atteindre une économie durable. La gouvernanceRéussir à intégrer les aspects environnementaux, sociaux et économiques d’un projet requiert une bonne gouvernance. La gouvernance est « la manière d’orienter, de guider, de coordonner les activités d’un pays, d’une région, d’un groupe social ou d’une organisation privée ou publique ». Une gouvernance cohérente est un facteur de succès permettant de réaliser des projets durables et pérennes. Une bonne gouvernance est requise autant du côté des institutions publiques (locales, nationales ou internationales) que des organisations privées (entreprises ou associations). La gouvernance évoque plus particulièrement « la façon de diriger, d’orienter et de contrôler les activités d’une organisation. La gouvernance fournit, notamment, le cadre au sein duquel sont fixés la mission, la vision et les objectifs de l’organisation, et définit les moyens de les atteindre, de surveiller les performances et de les communiquer aux parties prenantes ».
Au Québec, 2 des 16 principes de la Loi sur le développement durable soulignent l’effort qui doit être fait en matière de gouvernance:
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