Publié en mars 2023

Dernière modification en juin 2023

L'IMPORTANCE D'AGIR

Comprendre l'ensemble des enjeux environnementaux permet d'agir en conséquence et de façon éclairée.

Le contexte et les enjeux environnementaux au niveau mondial

Les limites planétaires

Les limites planétaires sont les seuils qui, une fois dépassés, bousculent l’environnement et mettent en péril les conditions de vie sur Terre.
Ces limites, identifiées en 2009 par une équipe de recherche dirigée par Johan Rockström et Will Steffen, sont les suivantes:

En 2022, l’équipe scientifique, qui met régulièrement ses recherches à jour, a conclu que cinq limites planétaires ont été dépassées (zones représentées en orange). Parmi les limites planétaires, les changements climatiques et le réchauffement mondial qui le caractérise constituent des enjeux majeurs, car leurs conséquences sont importantes et nombreuses.

Les changements climatiques

Depuis quelques décennies, on observe un certain nombre de changements dans le système climatique dont les effets s’intensifient. On voit notamment:

  • le réchauffement de l’atmosphère et des océans : les dernières décennies constituent probablement la période la plus chaude qu’ait connue l’hémisphère Nord depuis plus d’un millier d’années
  • la diminution de la couverture de glace
  • l’élévation du niveau des mers 
  • la modification du cycle de l’eau (augmentation du contraste entre les régions chaudes et froides et entre les saisons sèches et humides)

Les images diffusées par la NASA  montrent les anomalies de températures mesurées depuis la fin du XIXe siècle. Elles illustrent parfaitement le réchauffement terrestre et l’évolution de la situation climatique. Les zones bleu foncé indiquent les zones plus froides que la moyenne. Les zones rouge foncé indiquent les zones plus chaudes que la moyenne.

Les causes du réchauffement climatique

Les changements climatiques sont causés par des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine naturelle et humaine. Cependant, ce sont les activités humaines qui contribuent à l’amplification et à l’accélération des changements climatiques.

L’utilisation massive d’énergies fossiles, l’agriculture intensive et la déforestation contribuent également au réchauffement climatique. Depuis la révolution industrielle, les activités humaines émettent de grandes quantités de GES dans l’atmosphère. Ces GES, qui agissent comme une couverture, modifient le bilan énergétique de la Terre. Leur forte concentration amplifie l’effet de serre, contribue à surchauffer la Terre et perturbe l’équilibre du système climatique.

Le contexte et les enjeux environnementaux au Québec

Les limites planétaires et le réchauffement climatique sont des enjeux universels dont tout.e ingénieur.e doit se préoccuper. Cela étant, certains enjeux environnementaux peuvent être spécifiques à chacune des échelles locale, régionale, provinciale ou fédérale. Il y a donc lieu de bien comprendre les caractéristiques socioenvironnementales spécifiques se rapportant au contexte dans lequel le projet se déploie.

Au Québec, les conséquences des changements climatiques se font sentir de différentes manières et varient d’un milieu à l’autre. On remarque notamment que:

  • la hausse moyenne des températures est plus prononcée au Québec par rapport à la moyenne mondiale et que cette augmentation est plus marquée encore dans les régions nordiques
  • les précipitations annuelles sont plus fortes, particulièrement dans le sud de la province et que les événements de pluie extrêmes sont plus nombreux
  • les périodes sèches seront probablement plus longues et plus intenses
  • le niveau relatif de la mer est amené à varier. Alors qu’on projette une baisse du niveau de la mer dans la baie d’Hudson, on anticipe un risque d’augmentation du niveau de la mer dans le golfe du Saint-Laurent

Les enjeux et les risques environnementaux varient donc en fonction des régions. L’érosion des zones côtières à l’est, le dégel du pergélisol au nord, les îlots de chaleurs ou les inondations en zone urbaine, l’extinction du caribou de la péninsule d’Ungava n’en sont que quelques exemples.

Face à l’incertitude : lutter contre l’émission de GES et s’adapter aux changements climatiques

Le réchauffement de la planète causé par les activités humaines fait maintenant l’objet d’un vaste consensus scientifique. Les effets de ces changements sont déjà perceptibles et vont profondément marquer nos sociétés, notamment nos environnements bâtis et naturels.

Les effets du réchauffement climatique s’intensifieront : les projections climatiques révèlent l’occurrence de nombreux événements (épisodes de pluies extrêmes, chaleurs extrêmes, etc.) qui mettront en péril nos infrastructures et la population.

À partir de 2040-2050, selon l’évolution des sociétés à l’échelle planétaire (démographie, technologie, économie, etc.) et des choix qui seront faits pour lutter contre les émissions de GES, les impacts des changements climatiques seront amplifiés, stabilisés ou pourraient s’atténuer.

Il s’avère donc urgent:

  • d’agir pour lutter contre l’émission des GES 
  • de s’adapter aux changements climatiques en cours et à venir

À l’échelle internationale, les négociations entre les États pour lutter contre le réchauffement climatique progressent. En 2015, lors de la 21e Conférence des parties (COP 21), l’Accord de Paris est adopté par 196 pays. Il vise à réduire les émissions de GES et à limiter, d’ici l’an 2100, le réchauffement à 2 °C, voire à 1,5 °C par rapport au niveau préindustriel.

Les ingénieur.e.s doivent eux aussi s’engager et ajuster leurs pratiques. Même si l’incertitude quant à l’amplitude et la géographie des phénomènes climatiques demeure, leurs décisions, leurs actions et leurs méthodes s’avèrent décisives.

Les bénéfices du développement durable

Diminuer les émissions de gaz à effet de serre et mettre en œuvre des mesures d’adaptation aux changements climatiques sont des contraintes qui doivent être prises en compte dès le début du projet. Elles doivent faire partie du cahier des charges.

Intégrer les principes de développement durable représente de nombreux bénéfices non seulement d’un point de vue socioenvironnemental, mais également d’un point de vue financier. Cela contribue notamment à:

  • augmenter la résilience des ouvrages ou des infrastructures
  • réduire les frais à venir ou à éviter des frais de remise en état (vision long terme)
  • anticiper l’augmentation du prix du carbone sur le marché 
  • diminuer le gaspillage d’intrants ou à valoriser les rebuts (d’un processus)
  • diminuer les coûts d’énergie
  • Pour les entreprises, l’intégration des principes du développement durable peut également signifier:
  • créer des projets innovants avec une valeur ajoutée
  • améliorer leur productivité
  • accéder à de nouveaux marchés
  • bénéficier de programmes de financement pour les projets sobres en carbone
  • attirer une main-d’œuvre, une clientèle, voire des investisseurs avec des valeurs environnementales fortes

Dans une perspective d’investissement socialement responsable, les modes de gouvernance d’entreprises et leurs effets sur l’environnement et la société sont analysés et évalués en fonction de certains facteurs non financiers. On parle alors de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) liés à la responsabilité sociétale des entreprises. Ces critères prennent notamment en compte le respect de l’environnement (gestion des déchets, réduction des GES, etc.) et des droits de la personne (bien-être des employés, prévention et sécurité des personnes, etc.).

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Ressources

LIENS ET RÉFÉRENCES 

 



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