Publié en mai 2011
Dernière modification en décembre 2023
Le contrôle et le suivi sont des éléments essentiels au succès d’un projet. L’ingénieur.e qui gère un projet doit en connaître les nombreux rouages afin de transmettre au client les données dont il a besoin pour une gouvernance de projet éclairée et une prise de décision rapide et avisée. Un projet demeure un actif vivant qui doit faire l’objet d’un suivi constant et qui subit des changements. Il existe diverses méthodes de contrôle et de suivi qui sont mises en place à cet effet lors de l’exécution du projet. Le client et toutes les parties prenantes doivent être informés des méthodes choisies par le gestionnaire de projet et intégrées dans le MAP. Planification initialeLa première étape d’une méthode de suivi et de contrôle consiste à concevoir un tableau pour comparer les résultats de l’exécution du projet. Tous les calculs effectués pour le suivi et le contrôle du projet s’appuieront sur les données enregistrées lors de la planification initiale, qui est l’outil utilisé en gestion de projet. Dans le MSP, la planification initiale est définie comme « le plan de projet servant à suivre la progression d’un projet. La planification initiale est un instantané du planning au moment de l’enregistrement de la planification et comporte des informations relatives aux tâches, ressources et affectations. » La planification initiale a pour objectif de :
Structure d’un système d’information pour le suivi de projetSelon Gray et Larson (2007), pour établir un système de suivi d’un projet, on doit déterminer les données à recueillir, la façon de procéder, le moment opportun, et désigner la personne qui s’en chargera. Il faut aussi analyser ces données, les interpréter et rédiger des rapports sur les progrès au fur et à mesure. Les données à recueillir peuvent varier selon le projet, le client et les objectifs visés. L’ingénieur gestionnaire déterminera donc avec son équipe et le client le quoi, le quand, le comment et le qui selon les circonstances de chaque projet dont il a la responsabilité. Le suivi (monitoring) consiste en la collecte des données (planning, coûts, performances, ressources, risques, organisation, etc.). Le contrôle est l’utilisation des données du suivi. Il s’agit de comparer la planification avec la réalité, de construire des tableaux de bords (dashboard) qui vont aider le chef de projet à prendre à temps les bonnes décisions, les actions correctives. Le contrôle de projet a notamment pour objectif d’éviter les retards, de diminuer les coûts et d’améliorer la performance.
Diagramme de Gantt
Le diagramme de GANTT est un outil servant à planifier le projet et à simplifier le suivi de son avancement. Le diagramme de GANTT permet de visualiser facilement le déroulement du projet, ainsi que de prévoir les actions à mettre en place, comme la commande de matériel qui prend parfois beaucoup de temps. On pourra aussi gérer plus aisément les conflits de ressources et les retards possibles en visualisant leur effet sur le déroulement du projet. En outre, le diagramme de GANTT est un bon outil de communication entre les divers acteurs du projet et il est le plus utilisé pour le suivi de l’échéancier. Les données nécessaires pour le suivi des délais sont :
De plus, le gestionnaire de projet doit s’assurer que les données recueillies décrivent bien la situation actuelle du projet et son avancement prévu. Méthode de mesure de la valeur acquisePour connaître le coût prévisionnel d’un projet (ou d’une tâche), il est fréquent d’utiliser les courbes d’avancement CBTP, CBTE et CRTE. Voici une représentation des courbes CBTE (VA), CBTP (VP) et CRTE (CR)25 : Dans la valeur acquise, l’écart de délai est défini par la formule : Valeur acquise - Coût prévu (budgété) Il est donc exprimé en dollars, ce qui est assez déroutant pour un délai. Heureusement, le diagramme permet de visualiser aussi l’écart de délai en jour en comparant la position de la valeur acquise par rapport à « Maintenant » sur l’axe horizontal. Pour mieux comprendre les courbes, voici quelques définitions :
L’interprétation des courbes est effectuée à l’aide de la méthode de la valeur acquise. L’analyse permet de mesurer les écarts qui existent entre la planification et la réalisation. Les écarts sur l’échéancier et sur le budget sont examinés en priorité, l’écart de temps étant le moins utilisé.
L’écart entre les courbes CBTE et CBTP représente l’écart entre le travail effectué et le travail prévu (axe des abscisses, le retard d’avancement). Cet écart exprimé en coût (lecture sur l’axe des ordonnées) s’appelle la variance délai (Schedule Variance [SV]). Il peut aussi être calculé en pourcentage. L’écart entre les courbes CBTE et CRTE représente la différence en coûts entre le coût budgété et le coût réel. Cet écart est nommé variance coût (Cost Variance [CV ]) et il s’exprime aussi en pourcentage.
Ces écarts peuvent être traduits en indices de performance pour élaborer les tableaux de bord, une façon plus visuelle de présenter la performance d’un projet. Les indices de performance des coûts (IPC) et de performance des délais (IPD) sont les deux principales mesures dont le PMI (Project Management Institute) donne les définitions suivantes : Indice de performance des coûts (IPC). Une valeur IPC inférieure à 1 indique un dépassement du coût par rapport aux estimations. Une valeur IPC supérieure à 1 indique que les coûts ont été inférieurs aux estimations. Cet indice est égal au quotient de la valeur acquise (VA) sur le coût réel (CR). L’IPC est l’indicateur d’efficacité des coûts le plus couramment utilisé.
Indice de performance des délais (IPD). L’indice IPD est utilisé pour prévoir la date d’achèvement du projet. Il est aussi quelquefois présenté conjointement à l’IPC pour prévoir les estimations d’achèvement du projet. Cet indice est égal au quotient de la valeur acquise (VA) sur de la valeur planifiée (VP). L’interprétation des écarts selon les courbesLe contexte du projet doit être pris en compte pour interpréter les valeurs des trois paramètres de performance. Plusieurs raisons peuvent expliquer les différences d’écart qu’une telle analyse peut exprimer. La figure 4 présente les six possibilités de distribution des trois paramètres étudiés. L’analyse est effectuée en fonction des calculs de la variance coût (CV) et de la variance délai (SV). Le tableau 1 illustre les interprétations que le gestionnaire pourrait donner selon les résultats obtenus. Il demeure cependant de sa responsabilité d’expliquer les écarts et de les interpréter pour la compréhension du client ou des autres parties prenantes du projet. Les six courbes possibles de la valeur acquise (VA) Critères de performance ExemplesLes exemples ci-dessous sont aussi quatre cas possibles d’interprétation de la valeur acquise (source: exemples téléchargés le 19 février 2010 à cette adresse http://www.timeperformance.com/blog/20-trucs-a-astuces/45-les-secrets-du-diagramme-de-la-valeur-acquise-en-4-image).
Méthodes de mesureAfin de bien mesurer la valeur acquise, le gestionnaire de projet voudra déterminer diverses méthodes de mesure. Pour chaque lot de travaux ou chaque activité, lors de l’établissement du budget de référence, il faut déterminer une méthode de mesure qui servira à quantifier la valeur acquise.
Voici un tableau qui présente un guide d’utilisation des méthodes de mesure présentées ci-dessus. Ce guide se veut un outil qui permet de maximiser les résultats de la valeur acquise. L’utilisation de la méthode de mesure appropriée est garante d’un contrôle et d’un suivi appropriés et véridiques.
Tableau de bord du projet (TBP)Un tableau de bord est une représentation graphique synthétique d’un ensemble d’indicateurs fournissant à un responsable tous les éléments qui vont lui permettre de prendre des décisions, rapidement et de visu. Compte tenu de sa valeur stratégique, un tableau doit nécessairement être simple, tout en étant explicite et rigoureux. L’objectif du tableau de bord est notamment de mettre en avant une activité anormale. À cet effet, il utilise généralement des pictogrammes et des couleurs permettant de cerner d’un coup d’œil le problème. La réalisation du tableau de bord du projet (TBP) offre de visualiser l’avancement des paramètres au travers d’indicateurs. Il s’agit d’un outil de synthèse, de communication et d’aide à la décision. Le TBP reprend :
Les indicateurs permettent de savoir, à un instant donné :
Généralement, il est recommandé d’élaborer des tableaux de bord traitant les points suivants :
Un tableau de bord28 doit être :
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UN TABLEAU DE BORD DOIT POUVOIR ÊTRE APPRÉCIÉ EN UN SEUL COUP D'OEIL |
Certains principes doivent être respectés pour que votre tableau de bord soit le plus efficace possible.
Il existe nombre d’ouvrages et de documents suggérant la mise en œuvre de tableaux de bord (TB). Les trois exemples ci-dessous sont très simples et rapides à réaliser et à mettre en place.
exemple de TB exprimant le cumul des coûts dans le temps
exemple de TB exprimant la situation selon des facteurs précis
exemple de TB montrant un suivi des incidents
Si le gestionnaire de projet dispose du temps nécessaire, il peut créer des rapports plus élaborés. Le tableau de bord est un outil nécessaire et essentiel au pilotage d’un projet, car il offre une représentation lisible et facile à interpréter de l’activité, permettant des prises de décision rapides.
exemple de tableau de bord pour un projet étudiant
Consulter un autre exemple de tableau de bord (Source : CAMPBELL, C., The one-page project manager, Indianapolis, Éditions Wiley, 2007).
Le tableau de bord est l’occasion d’utiliser des indices de performance (voir ci-dessus La méthode de la valeur acquise). Les indices de délais et de coûts sont ceux habituellement retenus et ils sont représentés sur deux axes, comme l’illustre la figure suivante. Chaque point représente la valeur de chacun des IPC et IPD à une date donnée. Plus la valeur se rapproche de la coordonnée (1,1), plus le projet est sur la bonne voie.
Représentation du graphique IPC vs IPD
Le gestionnaire de projet doit s’assurer que chaque participant dispose, en temps voulu, de l’information dont il a besoin pour s’acquitter correctement de ses responsabilités particulières relatives au projet. La coordination est une fonction de la gestion de l’information que le gestionnaire de projet doit assumer de façon continue tout au long des phases du projet. La littérature énumère plusieurs façons de mener à bien la coordination, dont la coordination interne, la coordination externe et la revue technique.
La coordination interne a trait aux communications entre le gestionnaire de projet, l’équipe de projet, l’équipe de soutien et, de façon générale, le groupe d’exécution composé de toutes les personnes physiques et morales qui participent à la réalisation du projet comme exécutants.
Les objectifs de la coordination interne visent à :
La coordination externe concerne le partage de l’information relative au projet entre le gestionnaire de projet, le client ou le promoteur, ses représentants, des tierces parties, voire le public, en général toutes les personnes qui ne participent pas à la réalisation du projet comme exécutants, mais qui ont néanmoins un intérêt direct ou indirect, réel ou présumé, à son égard.
Les objectifs de la coordination externe visent à permettre au gestionnaire de projet d’informer le promoteur sur :
L’objectif de la revue technique consiste à cerner tous les défauts techniques présents et à suggérer des moyens pour les corriger. La plus connue des revues techniques est l’analyse de la valeur du projet ( Value Engineering).
Toutes les rencontres de coordination doivent avoir un caractère formel afin que l’information diffusée soit enregistrée officiellement dans la documentation du projet. Afin de se conformer à l’obligation d’officialiser ces rencontres, le gestionnaire de projet doit toujours publier un ordre du jour pour la rencontre puis, dans les meilleurs délais, rédiger et diffuser un compte rendu de la réunion. Ces documents garderont une valeur légale en cas de litige. Le gestionnaire de projet et son équipe doivent éviter toute rencontre officieuse et, surtout, ne doivent jamais prendre de décisions sans en officialiser le contenu et les objectifs.
Le processus de mise en route permet de créer des conditions de départ propices à réaliser le projet à la satisfaction du promoteur, tout en respectant les contraintes et les exigences fixées.
Les objectifs visés d'une rencontre de démarrage sont :
Cette première réunion, aussi appelée « rencontre de mise en route » ou « Kick off Meeting », se caractérise par les actions suivantes:
Habituellement, la réunion de démarrage contient les éléments suivants.
La document ci-contre illustre un ordre du jour type pour une réunion de démarrage.
LIENS ET RÉFÉRENCES
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Avertissement : Le Guide de pratique professionnelle constitue un outil de référence et d’accompagnement des ingénieurs au Québec. Il est une source d’information générale et ne constitue aucunement une opinion, un avis ou conseil juridique. Son contenu ne doit pas être interprété pour tenter de répondre à une situation juridique particulière.