Publié en mai2011

Dernière modification en août 2021

SURVEILLANCE DE LA PRATIQUE ILLÉGALE

Pour protéger le public, l’Ordre s’assure du respect de la Loi sur les ingénieurs et procède à des enquêtes rigoureuses sur les signalements de pratique illégale posés par des personnes qui ne sont pas membres en règle de l’Ordre. À la suite d’actes illégaux, l’Ordre peut intenter des poursuites pénales devant la Cour du Québec.

Infractions considérées comme étant de la pratique illégale de la profession

Usurpation du titre d’ingénieur

Utiliser le titre

Exemples d'infractions : 

  • Un technicien qui utilise le titre de « field engineer »
    Un finissant en informatique qui se présente sur LinkedIn en tant qu’ingénieur logiciel
  • Un consultant qui signe B.Ing., spécialiste en sécurité machines

Nul ne peut, s’il n’est ingénieur :

  • prendre le titre d’ingénieur, seul ou avec qualificatifs
  • utiliser quelque titre, désignation ou une abréviation susceptible de laisser croire que l’exercice de la profession d’ingénieur lui est permis ou s’annoncer comme tel

Quiconque contrevient à l’une de ces dispositions est coupable de l’infraction d’usurpation de titre.

➜ Consulter la section Usage du titre

Annoncer ou désigner par le titre

ommet également une infraction quiconque, sciemment, annonce ou désigne une personne qui n’est pas ingénieur, par quelque titre, désignation ou abréviation susceptible de laisser croire que l’exercice de la profession d’ingénieur lui est permis.

Exemples d'infractions : 

  • Une compagnie qui présente son président comme ingénieur sur le site web de l’entreprise alors que ce dernier n’est pas membre de l’Ordre
  • Un employeur qui donne le titre d’ingénieur de projet à une nouvelle employée certifiée PMP mais qui n’est pas membre de l’Ordre

Se laisser annoncer ou désigner par le titre

Il en va de même de la personne qui, n’étant pas ingénieur, se laisse sciemment annoncer ou désigner par quelque titre, désignation ou abréviation susceptible de laisser croire que l’exercice de la profession d’ingénieur lui est permis.

Amener un tiers à utiliser le titre

Différentes autres infractions relatives au titre et à ses abréviations sont également possibles, notamment celle d’amener une personne à utiliser ou à s’attribuer un titre ou des initiales. 

Exemples d'infractions :

  • Un diplômé en génie qui n'est pas membre de l'Ordre et qui inscrit "ingénieur" ou "ing." à la suite de son nom
  • Un individu qui n'est pas membre de l'Ordre et qui offre ses services au Québec en indiquant "ingénieur informaticien" dans son C.V.

Exercice illégal de la profession

Nul ne peut, s’il n’est ingénieur, exercer une activité professionnelle visée à l’article 2 de la Loi sur les ingénieurs. Quiconque contrevient à cette disposition commet une infraction.

Exemples d'infractions :

Les activités qui suivent sont des exemples d’activités réservées aux ingénieurs. Une personne qui n’est pas membre de l’Ordre et qui exerce ces activités serait en infraction à la Loi sur les ingénieurs et pourrait être reconnue coupable d’exercice illégal.

  • Modifier, signer et sceller un schéma de tuyauterie et d’instrumentation d’un procédé à l’échelle industrielle
  • Donner un avis sur la conformité de travaux de construction d’un viaduc
  • Préparer un cahier des charges pour un projet d’un centre hospitalier
  • Modifier la séquence de démarrage et d’arrêt des convoyeurs sur un site d’exploitation minière
  • Préparer le cahier des charges pour un système d’arrêt de l’alimentation d’une unité de production si la concentration d’un élément critique dépasse un certain seuil à la cheminée
  • Rédiger un rapport de validation d’un robot permettant d’automatiser des analyses chimiques en laboratoire
  • Modifier le manuel d’entretien d’un accélérateur linéaire utilisé pour les traitements de radiothérapie

Il existe toutefois des exceptions, dont les principales sont celles mentionnées à l’article 5 de la Loi sur les ingénieurs.

Travaux exécutés avec des plans non signés et scellés par un ingénieur

Toute personne qui utilise ou permet l’utilisation, pour la réalisation d’un ouvrage visé à l’article 3 de la Loi sur les ingénieurs, des plans et devis qui ne sont pas signés et scellés par un ingénieur commet une infraction à l’article 24 de la Loi sur les ingénieurs.

La loi permet toutefois qu’un plan ou un devis préparé à l’extérieur du Québec puisse être utilisé pour la réalisation d’un ouvrage pourvu qu’il se rapporte à un élément intégré dans un autre ouvrage et qu’il ait fait l’objet d’une spécification et d’une intégration dans un document préparé par un ingénieur.

Pour savoir si cette exception s’applique, il faut que les quatre conditions suivantes soient réunies :

  • le plan ou le devis a été préparé à l’extérieur du Québec
  • il concerne un élément intégré dans un ouvrage
  • l'élément fait l'objet d’une spécification dans un document préparé par un ou une ingénieur.e, membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec
  • l’intégration de cet élément fait aussi l’objet d’un document préparé par un ou une ingénieur.e, membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec

Dans cette situation, l’ingénieur.e (membre de l’Ordre) a donc la responsabilité de veiller à ce que l’élément réponde aux règles de l’art applicables et à ce qu'il s’intègre correctement aux autres éléments et ouvrages afin de s’assurer que l’ouvrage, dans son ensemble, respecte les lois, les règlements et les normes en vigueur et préserve la sécurité du public. 

Exemple : une ingénieure responsable de la conception d’un procédé industriel

Elle a besoin d’un échangeur de chaleur qui est conçu et fabriqué en Europe (1re condition satisfaite).

L’échangeur de chaleur est intégré dans un autre ouvrage : le procédé industriel (2e condition satisfaite).

L’ingénieure prépare, signe et scelle une spécification (ou devis) pour l’échangeur de chaleur qui comprend ses besoins techniques (3e condition satisfaite).

Elle prépare également un plan complet du procédé industriel dans lequel est intégré l’échangeur de chaleur européen. (4e condition satisfaite).

L’échangeur de chaleur est commandé, puis reçu au Québec pour installation. Le manufacturier envoie les plans de l’équipement, signé par un ingénieur allemand. Peut-on procéder à son installation avec les plans préparés en Europe?

Dans ce cas, les travaux d’installation de l’échangeur de chaleur pourront être effectués en utilisant les plans préparés à l’étranger, puisque toutes les conditions ont été satisfaites. 

Désignation illégale d'une société

Une société ne peut inclure dans son nom l’un des mots suivants : ingénieur, génie, ingénierie, engineer ou engineering, sauf si ce mot faisait partie de son nom le 16 juillet 1964 (Loi sur les ingénieurs, art. 26).

Poursuites pénales devant la Cour du Québec

L’Ordre peut intenter des poursuites pénales devant la chambre pénale de la Cour du Québec pour :

  • une infraction relative à l’usurpation du titre d’ingénieur
  • l’exercice illégal de la profession
  • des travaux exécutés avec des plans non signés et scellés par un ingénieur
  • toute autre infraction à la Loi sur les ingénieurs ou au Code des professions

Les amendes

Toute personne déclarée coupable d’une infraction aux dispositions pénales du Code des professions ou de la Loi sur les ingénieurs est passible d’une amende d’au moins 2 500 $ et d’au plus 62 500 $ ou, dans le cas d’une personne morale, d’au moins 5 000 $ et d’au plus 125 000 $. En cas de récidive, le minimum et le maximum de l’amende sont portés au double.

En cas de récidive

Lorsque des poursuites pénales ont été intentées contre une personne à la suite d’une ou de plusieurs infractions et que cette personne continue de commettre de telles infractions, l’Ordre peut demander l’émission d’une injonction par la Cour supérieure. Une telle injonction, si elle est accordée, ordonnera au contrevenant de cesser de tels actes qui mettent à risque la sécurité du public.  Si le contrevenant continue de commettre des infractions, il s’expose à des peines d’emprisonnement.

Ressources

LIENS ET RÉFÉRENCES DE L'ORDRE

  • Formations virtuelles
La pratique illégale : comment agir?

AUTRES LIENS ET RÉFÉRENCES 



© Ordre des ingénieurs du Québec

Avertissement : Le Guide de pratique professionnelle constitue un outil de référence et d’accompagnement des ingénieurs au Québec. Il est une source d’information générale et ne constitue aucunement une opinion, un avis ou conseil juridique. Son contenu ne doit pas être interprété pour tenter de répondre à une situation juridique particulière.